ANNE RÊVE D'UNE COMÉDIE MUSICALE
Le contraste est étonnant entre son physique de fillette et ses propos. Anne a déjà la tête bien sur les épaules ; elle est réfléchie, sensée, tout en ayant réussi à préserver sa fraîcheur d'esprit et sa gaîté. Immédiatement, elle met les choses au point. « D'abord, mes parents ne m'ont jamais spécialement poussée. Tout ce que je fais là, c'est moi qui en ai envie. » Cependant, il faut bien admettre que quand papa, prof d'acrobatie, et maman tiennent un centre de danse, ça doit considérablement influer sur une vocation. Alors, toute petite, Anne a commencé par faire des photos de mode, puis le cinéma et la télévision ont été séduits par son frais minois. Elle a joué dans « Stress » aux côtés de Carole Laure, dans « L'Hurluberlu » avec Michel Galabru ; elle a joué du piano sur la scène de. Bercy pendant que Johnny chantait « Laura ». Mais surtout, elle a été « Emilie Jolie » au Casino de Paris. Et là, il lui a fallu, non seulement jouer la comédie et danser, mais aussi chanter. C'était le déclic. Effacé le seul rêve de devenir actrice, place désormais au spectacle total. Anne s'inscrit à l'école des Enfants du Spectacle. Une de ses meilleurs amie, Emmanuelle, lui conseille alors un casting auquel elle venait de participer sans faire l'affaire : Disney France recherchait une fillette pour chanter la chanson générique de sa nouvelle superproduction, « Oliver ». C'était elle qu'on attendait...
FASCINÉE PAR L'AMÉRIQUE
Anne possède le regard noir ardent de son père espagnol : « Je ressemble plus à papa, car maman, qui est russe, est blonde aux yeux bleus. » Mais elle bénéficie tout à fait, en revanche, du mélange explosif des deux cultures, slave et ibérique. Chanter, danser, jouer du piano, d'accord, mais Anne ne veut pas négliger ses études : « Je suis des cours par correspondance, j'ai des professeurs qui viennent à la maison. Je veux au moins aller jusqu'au bac. Je suis très facile en langues, italien, espagnol, anglais, mais je nage en maths et en sciences-physique. » « Grégo », le petit frère, se réjouit du succès de sa sœur, « il n'est pas du tout jaloux ; lui, il veut devenir tennisman. » Anne se sent bien dans l'univers de Walt Disney : « Je suis fascinée par l'Amérique. Je rêve de Disneyworld. » Ce ne sont pas Roger Rabbit et Baby Herman, les deux badges qu'elle arbore, qui vont démentir cette passion. Un Oliver en peluche est venu s'ajouter à sa collection : « J'en ai plein mon lit. C'est normal, on m'en offre tout le temps. Mais j'ai aussi deux vraies chattes : Mimine et Moumoune ». Tranquillement, Anne envisage sa carrière et rêve, bien sûr, d'une comédie musicale ou d'un dessin animé dans lequel elle interviendrait. Elle pense même être bientôt en mesure d'écrire ses propres textes !
Gilbert Jouin
TÉLÉ MAGAZINE N° 1785 - 20 JANVIER 1990
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