Difficile de jouer les petites femmes quand on chante "OLIVER" ou "LA PETITE SIRÈNE", mais l'un n'empêche pas l'autre, et le planning version "superwoman" d'Anne exige maturité, organisation et professionnalisme à toute épreuve. À 15 ans, son passé artistique compte déjà une scène avec Johnny Hallyday, une comédie musicale : "Emilie jolie" avec Philippe Chatel, une pièce de théâtre avec Michel Galabru, un film "Bernadette Soubirous"... Artiste complète, Anne suit également des cours de jazz, de classique et de rap sans abandonner pour autant l'école qu'elle pratique par correspondance. "J'ai arrêté en 3ᵉ parce que les professeurs commençaient à me poser trop de questions" explique-t-elle avant d'ajouter : "J'avoue que j'ai parfois du mal à assumer les études, les cours de danse et la promotion. J'ai toujours l'impression que le temps me manque..." Justement, pour ne pas se perdre dans ses rendez-vous, Anne a trouvé un système D : "J'accroche des emplois du temps un peu partout sur les murs de ma chambre. J'y note tout ce que j'ai à faire." De cette façon, l'interprète de "LA PETITE SIRÈNE" arrive à se préserver des break-détente, lecture et rangement de chambre au son de la radio qu'elle branche en permanence. Autre point faible de la demoiselle : une "téléphonite" aiguë avec ses copines, car pas solitaire du tout, Anne aime avoir plein de gens autour d'elle. Pour l'instant, son entourage est plutôt composé d'adultes et de célébrités. "Je me comporte avec eux comme avec mes amis" raconte-t-elle, "et même si je croise des stars, je ne me sens pas différente des autres filles de mon âge. Maintenant que je connais les coulisses du métier, je ne rêve plus autant que les autres adolescents." En matière de star, celle qu'elle aimait rencontrer s'appelle Michael Jackson, mais au détour des attractions de Disney World, elle n'a malheureusement pas eu la chance de croiser son regard. Tant pis, ce sera pour une autre fois et en attendant, Anne s'entraîne à rapper sur les musiques de MC Hammer et de Janet Jackson. Côté français, ces coups de cœur vont à Elsa, Jean-Jacques Goldman, Michel Fugain et Francis Cabrel.
Quant à l'avenir, Anne s'y projette en chansons : "Plus tard, je m'imagine faisant de la scène, mais je voudrais aussi écrire, composer, continuer à danser, et pourquoi pas jouer dans des comédies musicales."
Mais retour en 91 où Anne prépare le lancement de son nouveau 45t "Petit loup" en essayant de rattraper le retard de sa correspondance (elle reçoit 200 à 300 lettres par jour en période de pro-motion). Surchargée, mais heureuse, elle garde la tête froide et a trouvé sa propre philosophie du bonheur : "Je sais que j'ai énormément de chance, alors j'essaie d'être tout le temps de bonne humeur et plus on est de bonne humeur, plus on sourit à la vie et plus on est heureux". Son seul pincement au cœur reste la nostalgie du lycée. "Parfois, je rêve que j'entre dans un lycée, que je m'installe dans une classe et que je suis une journée d'école comme avant, sans que personne ne me reconnaisse. J'y pense surtout quand je vais chercher mes copines à la sortie du lycée ou le jour de la rentrée des classes." Mais déjà, les projecteurs la rappellent et Anne oublie vite sa mélancolie. Elle retrouve son sourire photogénique, son énergie et nous entraîne à son cours de danse pour finir la journée en pleine forme... 

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Nicole KORCHIA

SALUT N° 86 - 27 FÉVRIER 1991