ECOUTEZ LA PETITE SIRENE
Tous les dimanches, sur le coup de 16h45, un petit bout de chou de quinze ans nous invite dans l'univers de Watt Disney sur TF1. Le charme d'une grande, l'insolence de son âge, les dents longues et la langue bien pendue : une sacrée petite sirène ! Jugez plutôt.
Alain VAL : Etes-vous aussi calée sur Disney que vous semblez l'être à l’antenne ?
Anne : Eh oui ! Je suis obligée d'apprendre et de lire plein de choses sur Disney et ses personnages. Au fur et à mesure, ça commence à être dans ma petite tête. Et je me dis souvent : dommage qu'au baccalauréat il n'y ait pas d'« option Disney ».
Alain VAL : Vous avez donc réponse à tout sur le thème ?
Anne : Presque, il faut encore que j'étudie.
Alain VAL : Justement, parlons études.
Anne : Elles vont très bien merci. Une chose est sûre, c'est que je veux continuer la chanson, la danse et la musique. En espérant dans l'avenir faire des comédies musicales.
Alain VAL : Vous n'avez pas peur de vous brûler les ailes avec l'exclusivité Disney ?
Anne : Non, pas du tout. On va me faire évoluer. Je ne vais pas chanter des chansons pour enfant toute ma vie. D'ailleurs, dans mon premier album, plus de la moitié des chansons n'ont rien à voir avec les personnages de Disney. Je m'adresse aux adolescents comme aux plus petits.
Alain VAL : Comment vivez-vous cette célébrité plus que précoce ?
Anne : Ça dépend. Quand on me reconnaît dans la rue, cela me fait plaisir, le courrier aussi. En revanche, parfois c'est un peu pesant. Je n'aime pas que l'on raconte n'importe quoi à mon sujet dans des articles. J'avoue que j'ai peur d'être trop médiatisée. Heureusement, je continue à voir les gens que je côtoyais avant. En fait, tout se passe bien.
Alain VAL : Les copains et copines n'ont pas changé ?
Anne : Non, pas du tout. Ils sont toujours aussi sympas avec moi. J'arrive très vite à savoir qui j'ai en face de moi, si une personne est intéressée ou pas. Rassurez-vous, j'ai le temps de vivre, de voir ma famille, d'aller au cinéma avec mes amis...
Alain VAL : Et les grands dans tout ça, comme Jean-Pierre Foucault et Michel Drucker par exemple ?
Anne : Au début, ça impressionne un peu. Après, c'est une autre histoire puisqu'on apprend à se connaître et à se respecter. Ces gens-là sont super !
Alain VAL : Vous êtes très mûre pour votre âge. Ce n'est pas un peu effrayant ?
Anne : Pourquoi ? Mes amis sont exactement comme moi et eux ne sont pas dans le spectacle. Après tout, nous avons quinze ans ! La seule différence, c'est que je rencontre beaucoup de gens. C'est sans doute ce qui explique cette maturité.
Alain VAL : La grosse tête ?
Anne : Ça va être difficile car j'ai demandé aux personnes qui m'entourent de m'arrêter tout de suite si je fais trop de caprices. Est-ce clair ? Ce que je fais, beaucoup pourraient le faire ; donc, pas question de devenir prétentieuse.
Alain VAL : L'actualité, ça vous touche ? La crise des lycéens par exemple ?
Anne : Bien sûr que cela m'intéresse. Quand j'étais à l'école, tout se passait de la même manière qu'aujourd'hui, les problèmes étaient identiques : locaux, professeurs, dialogue... Et ce n'est pas parce que je suis des cours par correspondance que cela ne me concerne pas.
Alain VAL : Concernée jusqu'à descendre dans la rue ?
Anne : Je ne pense pas que je serais allée manifester, je l'avoue. Quant à l'actualité proprement dite, je lis beaucoup, je regarde les journaux télévisés. Tout me concerne et rien ne me laisse indifférente. Le fait de beaucoup voyager m'a aussi ouvert les yeux sur les problèmes des autres.
Alain VAL : question très indiscrète : parlez-moi de votre chambre.
Anne : De ma chambre ? (Éclat de rire). C'est celle d'une jeune fille de mon âge, tout simplement. Il y a des posters et quelques peluches, même si je ne m'amuse plus à la poupée. Un petit truc tout de même, comme j'ai un emploi du temps très organisé, partout sur les murs, il y a des papiers où j'ai noté tout ce qu'il faut que je fasse dans la journée. En fait, c'est une pièce dans laquelle je travaille beaucoup. Et pour vous dire toute la vérité, elle est souvent en fouillis.
Alain VAL : Et si je vous compare à « La petite sirène » ?
Anne : C'est flatteur. La Princesse Ariel est une jeune fille qui demande plus de liberté, son père lui interdit d'aller voir le monde des humains ; c'est une adolescente qui se révolte.
Alain VAL : Même chose avec vos parents ?
Anne : Raté ! Avec eux tout se passe très bien. Ils me font confiance.
Alain VAL : Bientôt une scène ?
Anne : C'est prévu pour 1991.
Alain VAL : Grosses bises.
Anne : Merci et joyeux Noël !
TELE MAGAZINE - 1833 - 22 DÉCEMBRE 1990
LAISSEZ-NOUS UN COMMENTAIRE